Projection et débat au cinéma Odéon de Morges le jeudi 2 décembre à 18h30

Le Pari d’Esther est un documentaire sur la transition vaudoise. Durant un an, la journaliste Camille Andres a suivi Esther Mottier, paysanne et entrepreneure à Château-d’Oex qui développe un projet de ferme durable et innovante: hôtellerie, fromagerie, spa, restaurant et ferme sous un même toit.

Ce projet à 22 millions de francs doit créer 58 postes de travail et susciter de nouvelles manières de vivre, consommer, travailler, plus en harmonie avec la nature et avec soi-même.


Le jeudi 2.12 à 18h30 à l’Odéon de Morges, projection suivie d’un débat avec Esther Mottier, “Morges et Région Transition” et “Zero Waste Switzerland”.

www.leparidesther.ch

Pourquoi avoir réalisé ce film?

I — Nous avons besoin de documenter le changement

Le jour où le projet d’Esther sera inauguré, il sera trop tard pour comprendre les défis qu’il a fallu surmonter pour le réaliser. C’est avant, dans les coulisses, lorsque tous les choix sont encore ouverts, que des oppositions s’expriment, que se joue la bataille pour un futur durable, qui nous concerne toutes et tous. Sans comprendre ses coulisses, nous ne pouvons pas saisir comment s’opère la transition écologique.

II — Nous avons besoin de «rôles-modèles» féminins

On peut ne pas partager ses convictions, on ne peut qu’être impressionné par la détermination et l’ambition d’Esther Mottier. Sans être spécialisée en management, elle mène de front la gestion d’une ferme, de deux magasins bio, d’un cabinet de thérapies naturelles, d’une famille et le développement d’un projet de ferme holistique. Comment devient-on entrepreneure sociale ? Quelles qualités et quelle visions sont de mises ? Il est important, pour des porteur·e·s de projets quels qu’ils soient, mais notamment des jeunes filles dans le domaine agricole ou entrepreneurial en général, de pouvoir s’identifier à des roles-modèles féminins.

III — Nous avons besoin du point de vue des femmes

On le sait, les femmes sont moins bien payées et moins considérées dans le milieu rural, comme ailleurs. Partout dans le monde, ce sont les premières touchées par le changement climatique, la pauvreté, les violences et les inégalités. Dans le Pays-d’Enhaut, autour d’Esther et de sa famille, s’est constituée une communauté féminine ayant développé une entraide et une sororité particulières. Ces femmes avancent, débattent, discutent, agissent : il est important de les voir œuvrer pour comprendre leurs manières de faire, leurs convictions, entendre leurs voix à travers celle d’Esther.

IV — Nous avons besoin de changer d’imaginaire

Tout le monde s’accorde à dire que notre société, doit « changer de modèle », « ne pas retourner à l’anormal », « évoluer vers la durabilité ». Mais comment faire ? La première étape c’est d’oser penser autrement. Et pour cela, il faut un peu d’utopie et beaucoup d’audace, comme le suggère Rob Hopkins Et si on libérait notre imagination pour créer le monde que nous voulons?

Le projet des Mottier n’apporte pas des solutions toutes faites. Mais parce qu’il est ambitieux et multidimensionnel il est un excellent support de réflexion pour la transition locale. Notre film veut servir de support à des débats que nous devons mener aujourd’hui: voulons-nous nous nourrir de manière plus locale? Est-il possible de changer de modèle agricole ? De nous rapprocher de la nature au quotidien ? Si oui, à quel prix et avec quelles conséquences ? Sommes-nous prêts en tant que consommateurs et consommatrices à nous remettre en question, si oui jusqu’où ? Avant de s’impliquer, il faut comprendre les enjeux, pour pouvoir en débattre collectivement.

V — Nous avons besoin de nous approprier le changement

Les conséquences du changement climatique, parce qu’elles sont si effroyables, peuvent paralyser. C’est une des thèses de Robert Gifford, professeur de psychologie à l’Université de Victoria en Colombie-Britannique: si on imagine le changement climatique comme une catastrophe annoncée, quel intérêt d’agir? Par contre, si ces bouleversements sont présentés – et compris – comme des phénomènes offrant aussi des opportunités d’action et de changement personnel et collectif, ils peuvent inciter chacune et chacun à agir.

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